Point de vue intéressant, en effet. L'auteur de l'article a tout à fait raison sur un point précis : cette simplification est plus symbolique qu'autre chose, le vrai souci c'est la qualité de l'enseignement du français.
Là où je suis moins d'accord, c'est quand il affirme que pour qu'on puisse réussir à nouveau à enseigner le français, il faut le simplifier beaucoup plus franchement.
Ma grand-mère était couturière. Elle avait arrêté l'école à 11 ans et ses parents étaient flamands. Pourtant, elle écrivait un français très correct - tant qu'on ne partait pas dans les imparfaits du subjonctif et autres joyeusetés
. Idem pour mon grand-père qui avait arrêté les études à 14 ans. Tous deux ont lourdement insisté auprès de mon père pour qu'il soit vigilant et très attentif sur l'apprentissage du français. Mon père qui a arrêté l'école à 17 ans a, d'ailleurs, trouvé son premier emploi grâce à sa maîtrise du français (dactylo).
Alors je ne suis pas en train de louer le passé - que d'ailleurs je n'ai pas connu personnellement - mais simplement en train de dire que, si de nos jours, l'enseignement du français ne bénéficie plus des mêmes moyens, c'est aussi parce que son rôle est minimisé. Ça ne compte plus de savoir écrire correctement, sauf en de rares occasions (CV, lettres de motivation) et on trouve toujours quelqu'un pour corriger ses fautes en pareil cas.
Ce n'est donc pas une question de difficulté que de moyens mis à disposition des enseignants et, d'après ce que j'ai pu entendre, de méthode. Je ne parle même pas de cette détestable habitude d'écrire en "langage" SMS. Bien sûr, les adeptes de ce système affirment haut et fort que, quand il s'agit d'écrire en vrai français, ils en sont tout à fait capables. La réalité ne leur pas toujours raison !
Bref, avant de vouloir simplifier jusqu'à défigurer la langue (oui, j'aime son esthétique compliquée, même si ce n'est pas un argument recevable), il faudrait se demander pourquoi les méthodes d'enseignement du français fonctionnaient avant et plus maintenant. Je ne parle pas ici de rétablir les bons points, les coups de règles et les uniformes, je ne crois pas à l'enseignement pas la terreur. Mais il y avait probablement de très bonnes techniques que quelqu'un a jugé bon de supprimer et sur lesquelles il faudrait se pencher à nouveau.
Hélas, je ne me souviens plus de quelle manière j'ai appris le français. Tout ce dont je me souviens c'est que j'aimais ça, que je galérais en grammaire mais que j'avais toujours mon Bescherelle sur moi
Aujourd'hui, quand j'ai un doute, je trouve facilement de nombreux sites internet qui me renseignent.