Je trouve ça tout à fait normal : on écrit, on espère être lu, et si possible par le plus grand nombre.Alamankarazieff a écrit :Voilà, c'est mon petit post mégalo qui met la charrue tellement loin avant les boeufs qu'ils sont chez le voisin.
Bref, dans mes moments d'exaltation où je veux devenir riche et célèbre grâce à l'écriture (ha ha), je me dis que j'aimerais pouvoir être traduit, et publier en anglais.
Alors je ne connais pas grand chose au fonctionnement de l'édition hors de France (si ce n'est que, comme dit Arya, ce sont les agents qui reçoivent les manuscrits aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, pas les éditeurs).
En revanche, je commence à connaître assez bien l'édition française et la question des traductions. J'ai (co) écrit un roman dont les droits ont été vendus dans 11 pays étrangers.
Je peux donc dire les choses suivantes :
1) AUCUN de ces 11 pays n'est anglophone (ce sont surtout des pays d'Europe de l'est et d'Asie loitaine, plus le Brésil et la Turquie). Le marché anglophone est extrêmement fermé pour tout roman traduit - surtout en imaginaire ;
2) ce n'était pas un roman de fantasy adulte, mais un roman pour ado, c'était un best seller (près de 100 000 ex réellement vendus en France), aucun de mes 8 autres romans n'a jamais été traduit, notamment les romans de fantasy adulte, dont l'un s'est pourtant très bien vendu en France ;
3) pour être traduit, il faut un éditeur qui fasse ce job (ou connaître soi-même des agents) : en France, en imaginaire adulte, il n'y a quasi que Bragelonne qui le fasse régulièrement - tout simplement parce qu'ils payent des gens pour ce travail ;
Pierre Bordage a surtout été publié chez l'Atalante, jusqu'à présent... Il n'a jamais été traduit en anglais. Je ne sais même pas s'il a jamais été traduit tout court ? Pas sûr, ou alors très peu.Arya a écrit :Publier en français et espérer être traduit en anglais, c'est vraiment très compliqué. Combien de romans de Pierre Bordage (sans doute un des plus gros best-seller d'imaginaire français) sont traduits en anglais, par exemple ?
4) je connais mieux la fantasy, mais je ne vois que deux exemples relativement récents d'auteurs français traduits en anglais en imaginaire, c'est Pierre Pevel (la trilogie "les lames du cardinal") et Antoine Rouhaud (pour un tome 1 dont il n'y a jamais eu de 2 ni de 3)
ça remonte à plusieurs années et ça ne s'est pas produit depuis. A mon avis, ça ne tient qu'à une chose : une bonne relation de personnes à un moment T entre l'éditeur français et un agent étranger de Grande Bretagne. La conjonction ne s'est pas reproduite depuis.
Pour le plaisir de l'anecdote : l'éditeur anglais a demandé à Bragelonne "comment on fait pour les traductions ? C'est vous qui payez le traducteur ?" tout simplement parce qu'il n'avait JAMAIS acheté un roman étranger avant.