Tout juste.Beorn a écrit :D'après mon expérience, oui, cela rebute quelques lecteurs. Tu vas à l'encontre des habitudes et cela créé d'emblée une difficulté ou un effort supplémentaire pour s'adapter à ce nouveau code (surtout dans les premières pages). Certains lecteurs ne seront pas du tout dérangés, d'autres si.Kam-Ui a écrit :Le lecteur, habitué à lire des histoires racontées au passé, est-il rebuté par une histoire racontée au présent ? Ce n'est pas mon cas, mais peut-être le choix du présent empêche-t-il certains lecteur d'entrer dans le texte (ne serait-ce que parce que ça bouscule leurs habitudes).
Notez que beaucoup, énormément de nouvelles et romans sont écrits au présent, bien plus qu'on ne le croit.
Je me répète car je l'ai déjà écrit ailleurs : c'est particulièrement le cas en jeunesse, le présent est très employé pour l'immersion en littérature destinée aux enfants et aussi aux ados.
Le fait est que la plupart des lecteurs ne font même pas attention au temps employé dans un texte. Ils le prennent le tel qu'il est.
Mais dans ceux qui y sont attentifs et sensibles, certains y sont allergiques.
Bref, tout ça pour dire que "le passé comme habitude", je ne suis pas si convaincue, surtout du côté de la littérature contemporaine.
Et surtout, se priver de l'emploi du présent pour les quelques rares lecteurs qui font attention à ce détail et ne le supportent pas, ce serait dommage.
Lambeaux écrit au passé aurait perdu les 3/4 de son effet coup de poing.
Et pourtant, c'est un récit quasi auto-biographique qui parle du passé !
Il est rédigé au présent, aborde des sujets délicats et difficiles et m'a fait l'effet d'une baffe.
Du coup, je suis entièrement d'accord avec ça :
Par contre, c'est un peu plus ennuyeux quand c'est un éditeur qui y est allergique, mais dans ce cas - que j'ai rencontré - ce n'est pas grave, ça veut juste dire qu'on n'est pas destiné à travailler ensemble.Beorn a écrit :Cependant, je pense que le problème n'est pas là. La question est plutôt : est-ce que toi, l'auteur, cela te rebutera ? Est-ce que pour ce roman en particulier, cela te sera plus facile, plus fluide, plus naturel, bien que ce temps ne soit pas traditionnellement utilisé ainsi ?
Je pense que si c'est le cas, peu importe que tu perdes quelques lecteurs en cours de route, tu en gagneras d'autres en ayant écrit ton texte de la manière qui t'était la plus naturelle.
Et peut-être charmeras-tu aussi des lecteurs qui pensaient ne pas aimer le présent.