Kam'Ui a écrit :
Et vous, comment faites-vous ce choix ? Pourquoi écrivez-vous au présent ou au passé ?
Merci d'avance si vous avez une opinion sur la question
Edit parce que j'oublie toujours des choses lorsque j'écris un premier jet de réflexion comme ça :
En fait, je m'interroge beaucoup sur le fait que le passé soit presque omniprésent dans les romans que je lis, parce que je ne vois pas ce qu'il apporte de plus que le présent (l'inverse est moins vrai en général, mais peut-être suis-je bizarre :p ).
Je vois le passé comme indispensable pour des récits qui veulent se parer d'un côté historique/réaliste/conte (le temps employé faisant alors à mes yeux office d'artifice pour placer le récit dans le passé du monde, qu'il soit réel ou imaginaire, et ce, que le point de narration "présent" (donc futur par rapport aux évènements narrés) soit ou non défini/explicité).
De même le présent est indispensable dans le cas d'un récit qui se veut un témoignage retrouvé (lettres, journal intime, ou autre document "d'époque")
En dehors de ça, pour une histoire qui se veut simplement être une histoire, j'ai du mal (vous l'aurez compris) à déceler ce qui motive le choix de ce temps de la narration. Et ça me donne l'impression de rater quelque chose, parce que si le passé est quasi-omniprésent il doit y avoir une bonne raison, non ?
Mon opinion : le passé permet une bien plus grande liberté d'exploration alors que le présent "colle à la peau" (ça peut être très utile, c'est pas la question, parfois le présent est une bénédiction, notamment quand tout se passe en même temps et qu'on est bien content que ce soit le cas). Avec le passé, on se détache forcément de l'histoire déjà un peu, par le décalage de temps, ce qui permet de l'agrandir, de l'ouvrir, de l'approfondir, de la redécouvrir, le tout sans sauter au plafond ... et de nuancer ce qui se passe, de le pacifier, puisque c'est déjà du passé, ça prend moins à la gorge. Un exemple :
Quand je dis : "le canard avait trois pattes, il en mangea une" (oui je sais, mes exemples sont stupides), je peux facilement ajouter : "mais un autre canard n'était pas du même avis, alors il la lui ôta du bec et essaya de la lui recoller" (là ça tombe dans le gore, désolé /o\). Tout ça est passé, alors tant pis, on peut se dire que le premier canard a peut-être survécu à l'opération, ou pas, sans fondre en larmes (oui, j'aime les canards).
Mais si je dis : "le canard à trois pattes, il en mange une" c'est directement beaucoup plus affirmatif et ce côté affirmatif, dur, n'encourage pas l'intervention d'un autre canard dans l'histoire, serait-ce un gentil canard chirurgien "mais un autre canard n'est pas du même avis, alors il la lui ôte du bec et essaie de la lui recoller". Ça sonne de façon bien plus agressif. Enfin je trouve. Comme tout le monde a dit, chacun a sa sensibilité aussi. Et tout dépend de l'objectif visé
note : ça marche aussi avec les grenouilles mais j'ai pas voulu passer pour une psychopathe.