desienne a écrit :Quand je créé un personnage féminin, je ne me dis pas : "une femme ferait ceci ou cela".
Moi non plus ! Ce serait tellement bizarre, inutile et contre-intuitif.
desienne a écrit :Après ça dépend aussi de ce qu'on écrit, et la SF permet de se projeter hors des "schémas sociétales" traditionnels ou actuels et même de les exploser.
Mes trois personnages se situent pour deux dans un cadre atemporel, mi-SF mi-fantasy, pour le dernier dans un monde antique ou médiéval. Les schémas sociétaux sont très modifiés. Je ne cherche à reproduire aucun cliché particulier. Je cherche un modèle un peu nouveau.
ilham a écrit :Pour échapper au schéma femme émancipée/ femme soumise, il y a une solution simple : créer une société où le problème ne se pose pas et où l'égalité est d'emblée acquise donc où l'accès à l'éducation, à la sexualité, au pouvoir entre autres questions ne pose aucun problème. Une société matriarcale peut aussi exister.
Cela servirait pour construire une utopie. Mon monde est déjà construit dans les deux cas : mon monde atemporel dont les deux héroïnes sont des personnages antithétiques, d'une part ; mon monde antique où le troisième personnage féminin dont je parle évolue, d'autre part. Je cherche davantage à l'échelle du personnage qu'à l'échelle de la société.
Siana a écrit :Dans ce cas, je te conseillerais bien de ne pas trop penser au genre de tes personnages, ni aux clichés. Tu peux développer la caractérisation que tu veux. Quels types de personnages as-tu besoin, avec quelques caractéristiques, quels défauts, quelles qualités, quelles compétences, quelles nuances ? Cela va au-delà du genre. Cela dépendra surtout du passé de chaque personnage, de son éducation, et de sa façon de penser et de voir les choses. Bien sûr, un personnage peut aussi être influencé par la société dans laquelle il vit. Dans ce cas, il peut avoir ses propres avis, soit il suit les courant de la société, soit il va à contre-courant, soit il reste discret sur ce qu'il pense, ou tout autre choix.
Ce n'est pas tellement le genre et les clichés qui me préoccupent. Mais tout le monde évoquant ces sujets dans le fil de la conversation, cela s'est trouvé sur le tapis. Je cherche à construire un modèle approprié pour trois personnages féminins. Je vais prendre un exemple afin de clarifier ce que je veux dire. Dans les poèmes de Mallarmé, différents modèles de femme apparaissent : la femme-enfant (caractérisée par sa naïveté, sa fraîcheur), la putain (caractérisée par sa fausse promesse et les remords), la nymphe (caractérisée par sa manifestation diaphane et presque irréelle) et la femme-épouse (caractérisée par sa fidèle, ennuyeuse et rassurante amitié). Je cherche un modèle un peu nouveau, qui ne serait ni simple objet de contemplation, ni personnage uniquement créé pour porter des revendications sociales. Mon personnage étant le mieux caractérisé des trois, pour le moment, se rapproche un peu de la femme-enfant par sa naïveté, dans le sens primitif du terme : un rapport privilégié avec la vie originelle. Au milieu des déserts, ce personnage est du genre à rassembler sa force afin de crier la vie une dernière fois, plutôt que de survivre un jour de plus. Ce comportement me semble assez loin des modèles de personnages féminins qui se rencontrent souvent. Je cherche à creuser ces idées : voilà pourquoi je demandais si quelqu'un connaissait des modèles de personnages féminins qui pourraient me servir, qui ne sont pas parmi les archétypes usés jusqu'à la corde et qui sont profonds.
Crazy a écrit :A ce propos, j'aime bien ce qui a été fait dans la série (steampunk) "le protectorat de l'ombrelle" : les persos féminins ont un côté très superficiel, focalisé sur la mode, les convenances et le qu’en-dira-t-on, mais à côté, elles n'hésitent pas à castagner leurs ennemis à grand coup de parapluie quand c'est nécessaire
Je crée rarement ce genre de personnages, mais je crois que je vais me pencher dessus, simplement pour le plaisir. J'en ai déjà entendu beaucoup de bien.
Crazy a écrit :A part ça, y'a aussi le pb d'avoir une héroïne qui a (pour caricaturer) des idéaux de femme "soumise" : ça laisse entendre que l'auteur promeut ce genre de philosophie, et à notre époque, ça le fait pas trop
Je ne saurais pas faire une héroïne aussi pâle et secondaire et la maintenir sur le devant de la scène. Enfin je ne suis pas tenté par le projet. La question du genre et de la condition féminine est absente en tout cas de mes deux écrits du moment.