Les meilleures ressources que j'ai trouvées (pour l'instant) sont celles-ci :
- Livre Understanding Show don't tell de Janice Hardy
- Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=x3ntszyZwo0&t=601s (basée en réalité sur le livre)
Est tell tout ce qui n'est pas reproductible
Par exemple, si je dis "elle est choquée", ce n'est pas reproductible. Pour que ça le devienne, il faudrait qu'on dise quelle tête fait la personne qui est choquée. Si on dit plutôt "elle fait un O avec sa bouche", là, c'est reproductible. On peut imiter le personnage.
Le tell n'est pas forcément mal
Le livre le martèle et montre quelques exemples. Mais je suis trop jeune (en écriture) pour vous en dire plus. J'ai encore du mal à comprendre ça. Mais ça me paraît quand même important à souligner.
La notion de tell est relative
Selon les époques
Il y a des conversations dessus ici même et il est vrai qu'à une époque on acceptait beaucoup plus le tell qu'aujourd'hui. Ce qui a beaucoup changé, c'est aussi le cinéma qui nous a habitués à tout voir.
Selon les personnes
C'est aussi relatif aux personnes. Certaines sont plus réfractaires au tell que d'autres.
Selon les types de narration
Certaines narrations acceptent plus de tell que d'autres. Par exemple, la narration omnisciente use de tournures qui paraîtront beaucoup trop tell dans une narration à point de vue limité ou pire encore dans une narration à la première personne. C'est d'ailleurs une idée que j'avais retrouvé formulé autrement dans Personnages et points de vue d'Orson Scott Card où l'auteur explique qu'il faut incarner un fort personnage quand on choisit une narration à la première personne.
Au final, un texte n'est pas show ou tell. Il est plus ou moins show ou tell.
Il y a plein de petits mots qui permettent de spotter le tell
- Les verbes de distance : avoir l'air, sembler
- Le mot "pour". Exemple : "elle se lève pour partir". Le "pour partir" n'est pas reproductible. Il donne l'intention du personnage. Ce qui serait plus show et reproductible serait : "elle se lève et part". Et la plupart du temps, ça suffit.
- Des mots qui définissent des émotions : "elle est en colère, triste". Ce sont des choses qu'on dit et pense rarement. La plupart du temps, on se dit "J'en ai marre" et on jette son sac contre le mur. On n'est pas triste, mais on pleure et on peut aller plus loin en disant que notre ventre se tord et qu'on suffoque dans nos larmes.
- penser, décider, sentir, ainsi, donc, ensuite, voir, s'apercevoir, réaliser, etc.
Il y a du tell à différents niveaux
Au niveau des phrases
Comme ce qu'on a vu précédemment. Par exemple, "elle semble surprise de me voir". Combo gagnant avec le verbe de distance et le "surprise".
Au niveau d'un paragraphe
Généralement, c'est quand on arrête l'intrigue pour faire un flashback ou raconter quelque chose de l'histoire. C'est pourquoi le flashback et le backstory contiennent souvent du tell.
Au niveau d'un chapitre
Des fois, dans un roman, certains chapitres ne nous semblent pas utiles. C'est peut-être qu'en soi, il ne sert pas. Bon là, j'avoue c'est plus flou pour moi. Mais je trouve ça important. Alors je le note quand même.
Les moments où on voit beaucoup de tell au niveau paragraphe et chapitre
Quand un nouveau personnage apparaît, on est tenté de raconter son histoire et du coup, c'est souvent là qu'il y a du flashback.
Quand un nouveau lieu, une nouvelle intrigue arrive, on est tenté de faire du backstory.
Le show ne rallonge pas toujours le roman
Et oui du coup, si on regarde le show au niveau chapitre et paragraphe, il s'agit parfois juste de le supprimer. Et alors, on n'a pas allongé le roman, mais plutôt raccourci.
Comment être plus show ?
Une solution proposée par le livre, c'est de rendre reproductible la narration, mais aussi de raconter les événements au travers du prisme du personnage.
Pour le backstory et le flashback, il s'agit de ne raconter que l'essentiel et au travers du personnage.
Voilà, voilà mes petites trouvailles sur ce sujet infini qu'est le "Show, don't tell". J'espère que ça servira à quelques grenouilles . N'hésitez pas à venir en discuter.