pingu a écrit :
La coup de la cathédrale, c'est peut-être tout simplement se trouver quelque chose (n'importe quoi) pour faire courir son imagination dessus. Un support à idées, qui sert à rester concentrer dans ce qu'on fait.
Du coup ce serait carrément (de cette façon dont je l'entends), de la recherche d'idées, le préalable du préalable au roman.
Je dirais que c'est ce qu'on appelle une "recette", ou un truc mnémotechnique pour ne rien oublier.
@Roanne
Werber dit aussi des Fourmis
NOTE DE L'AUTEUR
C'est le premier. Commencé à 16 ans.
Ecrit avec une discipline de quatre heures et demi tous les matins.
Le livre est construit sur l'architecture de la cathédrale d'Amiens.
Pour moi, dans le premier, il y avait tout en germe. Mais tout étant à peine évoqué, effleuré sous-entendu, il fallait poursuivre.
http://www.bernardwerber.com/livres/jour_fourmis.html
http://www.lexpress.fr/culture/livre/be ... 68480.html
Je reprends quelques échanges qui me semblent intéressants.
L'auteur des Fourmis et des Thanatonautes anime un atelier d'écriture le 25 juin, de 19h30 à 23h30, dans le grand amphithéâtre de l'Institut d'océanographie de Paris. Mais il répondait à toutes vos questions ici même, jeudi 18 juin.
annick :
dois je faire un plan, suivre ce plan, pour écrire une histoire de chapitre en chapitre, ou y a t'il d'autre méthode.
j'ai une histoire dans ma tête et ne sais pas par quel bout l'épancher sur ma feuille.
MERCI DE m'aider
Bernard WERBER : Il n'y a pas de recette absolue. Personnellement je crois au Plan. Avant de construire une cathédrale il faut d'abord la dessiner. Certains y arrivent intuitivement en empilant les briques mais ca marche rarement sur des gros livres. Le truc de base : couper le livre en 3. Debut. Milieu. Fin. Et débrouillez vous pour que tout ce qui est ouvert au début soit fermé au final. Toutes les questions trouvent leurs réponses. Tous les personnages ont évolué.
[...]
Lili : Le succès de vos livres s'explique en grande partie par le suspense et l'originalité de vos histoires. Avez-vous toujours eu une imagination aussi débordante? Quel conseil pourriez-vous donner à un apprenti-écrivain désespéré de ne pas accrocher son lecteur?
Bernard WERBER : me lire. Lire Lovecraft. Lire Edgar Poe. Lire Stephen King. Lire Agatha Christie. Et essayer de comprendre comment est construite la mécanique.
Eclatant Bernard ! Je t'adore.
Mais bien peu sont capables de passer le premier "me lire"... et de comprendre ce qui est dit dans la suite.
Mécanique, recette de construction...
golden21 : bonjour, juste par curiosité, je voudrais savoir combien de temps se passe entre le moment ou vous avez l'idée d'écrire un livre sur un thème précis, et le moment ou le plan est achevé et convient à vos exigeances ?
Bernard WERBER : J'écris tous les matins de 8h à 12h30. Et j'écris une nouvelle vers 18h jusqu'à 19h. Dès que j'ai la nouvelle j'ai le plan et la chute. Donc pour avoir une idée, des personnages et une chute cela me prend une heure. Mais ensuite pour la consolider et la développer cela me prend 4h30 tous les matins durant 9 mois.
Vous remarquerez la notion de chute... une heure !
Y compris l'idée et les personnages.
Le plan de cathédrale ne vient qu'ensuite.
Ce qui m'amène à revenir sur la notion de fin explosive.
A la réflexion, quand je parle d'une explosion, c'est parce que quelque chose craque à ce moment-là. On n'a pas cette notion dans "la chute", ni dans "la catharsis", ni dans "le climax".
Le fait de craquer rend impossible le retour à la précédente situation. Il l'interdit.
On ne peut plus jouer de la marche arrière ou prendre un autre chemin. Quelque chose se modifie et le héros est modifié. (A l'extérieur, à l'intérieur peu importe, mais le changement a eu lieu... bien des quêtes en SFFF sont des quêtes initiatiques, et la meilleure des quêtes, c'est quand ça craque dans la tête du lecteur)
Mael a écrit :
J'ai eu aussi pas mal d'idées au Louvre, en contemplant de grands tableaux, en visitant la section égyptienne.
Et puis, observer les gens, genre sur un trottoir parisien et noter les comportements. Ca donne des situations à réutiliser.
Pourquoi je te sens très observateur, et ouvert à tout capter ?
Des petites notes sur tout... avec ça, pas vraiment besoin de plan.
Au bout d'un temps, tout s'assemble dans la tête. Au point que, parfois, on se demande d'où ça sort.
Décidé, enflammé ?, comme tu l'es, ça doit brûler à fond dans ta locomotive.
Daerel a écrit :
Werber a commencé sa carrière par un truc formidable pour les gamins : entrer dans une fourmilière. Cela n'a l'air de rien mais beaucoup de petits garçons observent et aiment regarder les fourmis. Personnellement, j'étais fasciné par ça.
Intéressante réflexion.
Toucher la part d'enfance en nous, ce serait comme enfoncer des portes ouvertes - hum... termes mal choisi - comme appuyer sur des points sensibles ?
Swald a écrit :
Pour moi, le modèle de l'oeuvre-cathédrale, ce n'était pas Werber mais Proust.
J'ai pas réussi à trouver sur le net mais je suis sûre et certaine d'avoir entendu ça pendant mes études
Ça peut-être ?
Luc Fraisse a publié
"L’Œuvre cathédrale – Proust et l’architecture médiévale" qui a reçu le prix de l’essai de l’Académie française, il est un spécialiste de la correspondance de Proust, il a écrit sur l'esthétique de Proust, le japonisme de Proust, sur Henri Bosco, et une histoire de l'histoire littéraire.
Et Sorry pour le message involontaire à tout le monde, ce n'était ni recherché, ni voulu. Je ne pensais même que c'était possible, c'est dire !
Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard