Être original: un but à atteindre?
- Nyaoh
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Originalité ?
Bon le titre est pas bien explicite
Je relisais un peu tous les écrivains en herbe, moi comprise bien sûr. Tout se joue souvent sur "mon histoire doit se démarquer", il me faut LE truc... D'ailleurs des fois ce qui nous semble très originale... Ne l'est pas du tout. Sauf qu'on est bien conscients que tout a déjà était écrit, ou presque. Sur toutes les œuvres qu'on voit passé, une toute toute petite partie se distingue au final.
Ce qui fait la différence pour vous c'est quoi? Le style? Une utilisation intelligente des clichés qui secoués de la bonne manière pouf font le chef d’œuvre? Est ce que c'est une utilisation d'archétypes qui parlent à la conscience collective qui des fois font la différence? Parce qu'après tout certains repères sont rassurants pour le lecteur, du moment que c'est bien fait?
Vous avez un avis sur tout ça, j'ai été assez claire... j'espère que c'est au bon endroit le topic
Je relisais un peu tous les écrivains en herbe, moi comprise bien sûr. Tout se joue souvent sur "mon histoire doit se démarquer", il me faut LE truc... D'ailleurs des fois ce qui nous semble très originale... Ne l'est pas du tout. Sauf qu'on est bien conscients que tout a déjà était écrit, ou presque. Sur toutes les œuvres qu'on voit passé, une toute toute petite partie se distingue au final.
Ce qui fait la différence pour vous c'est quoi? Le style? Une utilisation intelligente des clichés qui secoués de la bonne manière pouf font le chef d’œuvre? Est ce que c'est une utilisation d'archétypes qui parlent à la conscience collective qui des fois font la différence? Parce qu'après tout certains repères sont rassurants pour le lecteur, du moment que c'est bien fait?
Vous avez un avis sur tout ça, j'ai été assez claire... j'espère que c'est au bon endroit le topic
"Je ne cherche à être sur de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute"
J.Benameur
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Re: Originalité ?
Un livre peut être bon pour plusieurs raisons différentes ; il y a des romans de style et des romans d'idées, par exemple. Pour moi, être original ce n'est pas une obligation : c'est un plus et ça ne suffit pas seul à faire un bon livre.
L'histoire des clichés, j'accroche moyennement. C'est vrai qu'on remarque souvent des archétypes qui ressortent des best-seller (complexe œdipien, inconscient collectif). Mon avis, il n'est pas convaincu. Par exemple, le Star Wars, on peut trouver des études qui disent que c'est la relation fils-père-castrateur de Luke et Dark Vador qui fait l'intérêt inconscient du film, ou bien l'éternelle lutte entre le bien et le mal... Alors que moi, en fait, c'est Han Solo et les vaisseaux spatiaux qui me bottent.
Note : Mais je te rejoins tout à fait dans cette quête du "il me faut LE truc". Mais, en fait, je l'associe moins au désir d'originalité qu'au besoin d'avoir un livre archi-à-moi.
L'histoire des clichés, j'accroche moyennement. C'est vrai qu'on remarque souvent des archétypes qui ressortent des best-seller (complexe œdipien, inconscient collectif). Mon avis, il n'est pas convaincu. Par exemple, le Star Wars, on peut trouver des études qui disent que c'est la relation fils-père-castrateur de Luke et Dark Vador qui fait l'intérêt inconscient du film, ou bien l'éternelle lutte entre le bien et le mal... Alors que moi, en fait, c'est Han Solo et les vaisseaux spatiaux qui me bottent.
Note : Mais je te rejoins tout à fait dans cette quête du "il me faut LE truc". Mais, en fait, je l'associe moins au désir d'originalité qu'au besoin d'avoir un livre archi-à-moi.
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"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners
"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
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Re: Originalité ?
Pas forcément des clichés, mais des archétypes, des modèles d'intrigues, des ressorts "dramatiques" à assembler ensemble de façon originale.Une utilisation intelligente des clichés qui secoués de la bonne manière pouf font le chef d’œuvre?
Même un récit fondamentalement "original", ou même "fondateur" d'un genre, ira reprendre des éléments déjà traités ailleurs. En général, c'est l'enrobage (l'allure qu'on lui donne, qui passe par le contexte, l'univers, la caractérisation des personnages et le style propre de l'auteur, entre autres) qui fait une histoire agréable.
En extrapolant, on pourrait dire que c'est pour masquer cette non-originalité naturelle que cet enrobage est présent ; c'est ce qui fait tout le goût du texte, d'ailleurs, puisque c'est ce qu'on remarque en premier, et à quoi on s'attache, à mon sens, si c'est bien fait.
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Re: Originalité ?
Je pense que je mieux pour écrire un livre original, c'est de ne surtout pas penser à avoir LE truc qui le rendra différent des autres.
Savoir déjà raconter une histoire de façon correcte, intéresser son/ses lecteur(s), c'est, à mon avis, le plus important. Vouloir en plus s'imposer une super originalité (qui ne le sera de toute façon pas vraiment), c'est se retrouver dans une impasse, ou, pour être moins péremptoire, s'imposer une difficulté supplémentaire.
Savoir déjà raconter une histoire de façon correcte, intéresser son/ses lecteur(s), c'est, à mon avis, le plus important. Vouloir en plus s'imposer une super originalité (qui ne le sera de toute façon pas vraiment), c'est se retrouver dans une impasse, ou, pour être moins péremptoire, s'imposer une difficulté supplémentaire.
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Creep Show en recherche d'éditeur
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Re: Originalité ?
Il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet. Je vais essayer de classer les idées qui me viennent à l'esprit.
1) Comme ça, spontanément, je dirais que pour être original, il faut que le roman laisse transparaître la personnalité de l'auteur. Oubliez l'originalité de l'histoire, des personnages, de l'intrigue... ce qui est original et unique, c'est vous, l'auteur. C'est votre vision du monde, votre façon de raconter, ce qui vous tient à coeur profondément. Si vous exprimez ce que vous avez au fond du ventre, alors vos personnages, votre histoire et votre intrigue seront originaux.
Peu importe le nombre de soi-disant "clichés" que vous aurez utilisés.
2) Ensuite, est-ce une qualité que d'être original ? Un roman peut être très original et atrocement mauvais.
Certains best-sellers ne le sont pas du tout, ou du moins ne le paraissent pas. Eragon, par exemple, est un assemblage de trucs déjà vus. Da Vinci Code a été précédé de plusieurs romans du même genre.
Ils ont sûrement quelque chose de différent, pourtant, mais quoi ? Pas forcément l'intrigue ni les personnages.
3) Ce qui peut être intéressant pour un éditeur, c'est un roman qui séduira par un "ptich" qui semble original, c'est à dire une explication en quelques mots. Même si le roman lui-même est finalement assez classique.
Pour La Horde du contrevent, je me souviens qu'on m'avait dit (et c'est ce qui m'avait fait acheter le roman) : "c'est une histoire racontée à la première personne par 23 personnages". En fait, c'est effectivement une histoire originale, mais pas tellement pour cette raison-là.
4) Enfin, "original" ou non, cela dépend du lecteur : certains trouveront telle histoire originale, d'autres totalement cliché. C'est assez normal, si l'on considère que personne ne voit la même chose dans un même roman, et que personne n'a exactement les mêmes références en tête.
Ce qui sera "cliché" pour l'un ne le sera pas forcément pour l'autre.
Dans une scène qui contient les éléments a) b) et c), le lecteur X se focalisera peut-être sur a) (qui est un vilain cliché) alors que l'attention du lecteur Y se laissera emporter par b).
A vous de faire en sorte de laisser sa chance à b) en écrivant la scène...
1) Comme ça, spontanément, je dirais que pour être original, il faut que le roman laisse transparaître la personnalité de l'auteur. Oubliez l'originalité de l'histoire, des personnages, de l'intrigue... ce qui est original et unique, c'est vous, l'auteur. C'est votre vision du monde, votre façon de raconter, ce qui vous tient à coeur profondément. Si vous exprimez ce que vous avez au fond du ventre, alors vos personnages, votre histoire et votre intrigue seront originaux.
Peu importe le nombre de soi-disant "clichés" que vous aurez utilisés.
2) Ensuite, est-ce une qualité que d'être original ? Un roman peut être très original et atrocement mauvais.
Certains best-sellers ne le sont pas du tout, ou du moins ne le paraissent pas. Eragon, par exemple, est un assemblage de trucs déjà vus. Da Vinci Code a été précédé de plusieurs romans du même genre.
Ils ont sûrement quelque chose de différent, pourtant, mais quoi ? Pas forcément l'intrigue ni les personnages.
3) Ce qui peut être intéressant pour un éditeur, c'est un roman qui séduira par un "ptich" qui semble original, c'est à dire une explication en quelques mots. Même si le roman lui-même est finalement assez classique.
Pour La Horde du contrevent, je me souviens qu'on m'avait dit (et c'est ce qui m'avait fait acheter le roman) : "c'est une histoire racontée à la première personne par 23 personnages". En fait, c'est effectivement une histoire originale, mais pas tellement pour cette raison-là.
4) Enfin, "original" ou non, cela dépend du lecteur : certains trouveront telle histoire originale, d'autres totalement cliché. C'est assez normal, si l'on considère que personne ne voit la même chose dans un même roman, et que personne n'a exactement les mêmes références en tête.
Ce qui sera "cliché" pour l'un ne le sera pas forcément pour l'autre.
Dans une scène qui contient les éléments a) b) et c), le lecteur X se focalisera peut-être sur a) (qui est un vilain cliché) alors que l'attention du lecteur Y se laissera emporter par b).
A vous de faire en sorte de laisser sa chance à b) en écrivant la scène...
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Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
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Re: Originalité ?
Mince Beorn, t'as écris exactement ce que je voulais répondre ! ( je me sens pas très originale pour le coup ! )
Je pense en effet que d'abord le premier souci d'un auteur c'est de savoir raconter une histoire, SON histoire, de façon honnête, instinctive,. Et c'est cette façon de faire qui fera en fait la véritable originalité du texte.
Car ce qui me constitue, moi en tant qu'auteur, ma personnalité, mes intérêts, ma façon d evoir le monde, ça n'a rien à voir avec Beorn, Celia, etc...
Après, y'a quelques génies qui vont révolutionner la littérature avec le surréalisme, le nouveau roman, mêler pour la première fois polar et roman historique comme Umberto Eco dans le nom de la rose, mais bon, soyons humble, ces gens là n'en sont généralement pas à leur premier brouillon... Umberto Eco a une connaissance d'exégète sur des tas de domaines. Avant d'inventer le nouveau roman, il fallait connaitre l'ancien sur le bout des doigts...
Maintenant, je trouve que la littérature de genre, par sa nature même est très difficile car remplie d'images ( clichés ? ) connues de tous. Le crime de l'orient express, le sda, lovecraft, Dune et d'autres encore ont marqué leur empreinte très fortement sur les lecteurs. En science fiction, il fut un temps où ça m'énervait, tous les romans publiés prenaient le même axe : écolo et apocalyptique... Je ne supporte plus ce modèle (au point que je reste mitigée sur avatar ! en dehors de l'aspect technique, picturale très impressionnant). Star Wars est devenu sa propre caricature ( alors que tout le premier était agréable à voir)
Je crois que la littérature de l'imaginaire ( et le polar aussi) demande plus d'effort qu'une autre... du moins dans l'idée de base. si c'est pour réécrire une énième version du SDa, je ne trouverais guère d’intérêt... Ceci dit, je connais mal la fantasy et je découvre ici des sous-genre qui renouvellent un peu la problématique bon/méchant + magie + quête = pavé en trois volumes...
Je pense en effet que d'abord le premier souci d'un auteur c'est de savoir raconter une histoire, SON histoire, de façon honnête, instinctive,. Et c'est cette façon de faire qui fera en fait la véritable originalité du texte.
Car ce qui me constitue, moi en tant qu'auteur, ma personnalité, mes intérêts, ma façon d evoir le monde, ça n'a rien à voir avec Beorn, Celia, etc...
Après, y'a quelques génies qui vont révolutionner la littérature avec le surréalisme, le nouveau roman, mêler pour la première fois polar et roman historique comme Umberto Eco dans le nom de la rose, mais bon, soyons humble, ces gens là n'en sont généralement pas à leur premier brouillon... Umberto Eco a une connaissance d'exégète sur des tas de domaines. Avant d'inventer le nouveau roman, il fallait connaitre l'ancien sur le bout des doigts...
Maintenant, je trouve que la littérature de genre, par sa nature même est très difficile car remplie d'images ( clichés ? ) connues de tous. Le crime de l'orient express, le sda, lovecraft, Dune et d'autres encore ont marqué leur empreinte très fortement sur les lecteurs. En science fiction, il fut un temps où ça m'énervait, tous les romans publiés prenaient le même axe : écolo et apocalyptique... Je ne supporte plus ce modèle (au point que je reste mitigée sur avatar ! en dehors de l'aspect technique, picturale très impressionnant). Star Wars est devenu sa propre caricature ( alors que tout le premier était agréable à voir)
Je crois que la littérature de l'imaginaire ( et le polar aussi) demande plus d'effort qu'une autre... du moins dans l'idée de base. si c'est pour réécrire une énième version du SDa, je ne trouverais guère d’intérêt... Ceci dit, je connais mal la fantasy et je découvre ici des sous-genre qui renouvellent un peu la problématique bon/méchant + magie + quête = pavé en trois volumes...
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Re: Originalité ?
Pour le moi, le plus important, ce n'est pas l'originalité. C'est vrai que toutes les histoires ont été dites ou en tout cas que leur ressorts ont été utilisés auparavant. Après c'est notre manière de les raconter qui les rends originales, je rejoins Beorn et Arwenn.
Pour moi, le plus important, c'est la prémisse, ce concept très anglosaxon.
En gros, ce que ton roman essaye de démontrer, ce pourquoi tu l'écris.
Il faut que la problématique mise en place touche le lecteur d'une manière ou d'une autre.
Si l'enjeu n'est pas palpable, le lecteur va décrocher.
Ensuite, ton histoire doit être construite de manière à démontrer cette prémisse.
Exemple de prémisse :
Roméo et Juliette
"L'amour véritable défie la mort."
La parure de Maupassant
"Un moment de vanité ruine toute une vie"
Madame Bovary
"L'adultère mène à la mort."
Pour moi, le plus important, c'est la prémisse, ce concept très anglosaxon.
En gros, ce que ton roman essaye de démontrer, ce pourquoi tu l'écris.
Il faut que la problématique mise en place touche le lecteur d'une manière ou d'une autre.
Si l'enjeu n'est pas palpable, le lecteur va décrocher.
Ensuite, ton histoire doit être construite de manière à démontrer cette prémisse.
Exemple de prémisse :
Roméo et Juliette
"L'amour véritable défie la mort."
La parure de Maupassant
"Un moment de vanité ruine toute une vie"
Madame Bovary
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Re: Originalité ?
Je me retrouve bien dans les autres commentaires.
Pour moi, un bon roman pas original (il y en a pleins) reste un bon roman. Alors qu'un mauvais roman original reste un mauvais roman.
Donc, à mon sens, l'originalité n'est pas "le" critère qui définit un roman comme bon ou mauvais. Je pense qu'il existe peu de tels critères, sachant que tous les lecteurs sont différents.
C'est pour cela, que les auteurs s'attellent en général à deux choses, il me semble :
- peaufiner la forme pour faciliter la lecture
- motiver l'intérêt du lecteur sur le fond (universalité des obstacles/conflits projetée sur des personnages auxquels on s'attache)
Ces deux moyens s'assurent que le lecteur n'a pas trop d'effort à faire et qu'il ne s'ennuie pas.
Je me conforte moi-même dans mon opinion en me disant que je connais extrêmement peu de livres apprenant à produire de l'originalité. Alors qu'il en existe beaucoup sur les deux thèmes que je mentionne. (à moins qu'on ne puisse pas mettre l'originalité en équations).
Pour moi, un bon roman pas original (il y en a pleins) reste un bon roman. Alors qu'un mauvais roman original reste un mauvais roman.
Donc, à mon sens, l'originalité n'est pas "le" critère qui définit un roman comme bon ou mauvais. Je pense qu'il existe peu de tels critères, sachant que tous les lecteurs sont différents.
C'est pour cela, que les auteurs s'attellent en général à deux choses, il me semble :
- peaufiner la forme pour faciliter la lecture
- motiver l'intérêt du lecteur sur le fond (universalité des obstacles/conflits projetée sur des personnages auxquels on s'attache)
Ces deux moyens s'assurent que le lecteur n'a pas trop d'effort à faire et qu'il ne s'ennuie pas.
Je me conforte moi-même dans mon opinion en me disant que je connais extrêmement peu de livres apprenant à produire de l'originalité. Alors qu'il en existe beaucoup sur les deux thèmes que je mentionne. (à moins qu'on ne puisse pas mettre l'originalité en équations).
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Re: Originalité ?
Bonjour,
Mon avis rejoint les précédents, aussi ne m'épancherai-je pas longuement.
Il me paraît juste important, dans cette question, de dissocier le fond de la forme. Le fond d'une histoire peut en effet comporter de nombreux éléments présents dans d'autres oeuvres, voire des poncifs, et ce, de façon consciente ou non ; la forme, en revanche, sera toujours originale (à moins qu'il ne s'agisse d'un plagiat), puisqu'elle est forcément l'expression de l'écrivain. Du reste, il en va de même pour toute création artistique, que ce soit en musique (variations sur un même thème, ou bien interprétation d'une même oeuvre par des musiciens différents), en peinture (combien de tableaux illustrant la crucifixion, par exemple), en danse (chorégraphies multiples pour un même ballet), etc...
Personnellement, je m'attache plus à la qualité d'un ouvrage, qu'à son originalité ; et je préfère un roman bien écrit à un autre mieux construit, ou dont la trame serait plus excitante. En fait, il y a les livres qui me divertissent, et ceux qui me font vibrer, réfléchir, qui m'ébahissent de leur splendeur, me touchent dans mon âme, me laissent béat d'admiration.
Je vais donner un exemple : Madame Bovary, que je suis en train de lire. Quoi de plus banal qu'une histoire d'adultère en Province ? quelle histoire moins riche en rebondissements ? (sans parler d'action, puisqu'il n'y en a presque pas) Et pourtant, je me régale à chaque page, à chaque ligne, car toutes ces choses sont décrites avec une finesse admirable de vérité. Flaubert réussit à transcrire la subtilité minutieuse de la vie, en particulier des sentiments, et c'est, à mon sens, la marque du génie littéraire.
Tout cela pour dire que l'originalité de l'histoire n'est pas une fin en soi ; la rechercher à tout prix peut, au contraire, s'avérer néfaste, même si je conviens qu'il s'agit d'un paramètre sûrement plus important en littérature de genre qu'en blanche.
Mon avis rejoint les précédents, aussi ne m'épancherai-je pas longuement.
Il me paraît juste important, dans cette question, de dissocier le fond de la forme. Le fond d'une histoire peut en effet comporter de nombreux éléments présents dans d'autres oeuvres, voire des poncifs, et ce, de façon consciente ou non ; la forme, en revanche, sera toujours originale (à moins qu'il ne s'agisse d'un plagiat), puisqu'elle est forcément l'expression de l'écrivain. Du reste, il en va de même pour toute création artistique, que ce soit en musique (variations sur un même thème, ou bien interprétation d'une même oeuvre par des musiciens différents), en peinture (combien de tableaux illustrant la crucifixion, par exemple), en danse (chorégraphies multiples pour un même ballet), etc...
Personnellement, je m'attache plus à la qualité d'un ouvrage, qu'à son originalité ; et je préfère un roman bien écrit à un autre mieux construit, ou dont la trame serait plus excitante. En fait, il y a les livres qui me divertissent, et ceux qui me font vibrer, réfléchir, qui m'ébahissent de leur splendeur, me touchent dans mon âme, me laissent béat d'admiration.
Je vais donner un exemple : Madame Bovary, que je suis en train de lire. Quoi de plus banal qu'une histoire d'adultère en Province ? quelle histoire moins riche en rebondissements ? (sans parler d'action, puisqu'il n'y en a presque pas) Et pourtant, je me régale à chaque page, à chaque ligne, car toutes ces choses sont décrites avec une finesse admirable de vérité. Flaubert réussit à transcrire la subtilité minutieuse de la vie, en particulier des sentiments, et c'est, à mon sens, la marque du génie littéraire.
Tout cela pour dire que l'originalité de l'histoire n'est pas une fin en soi ; la rechercher à tout prix peut, au contraire, s'avérer néfaste, même si je conviens qu'il s'agit d'un paramètre sûrement plus important en littérature de genre qu'en blanche.
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Re: Originalité ?
C'est sympa d'avoir répondu j'ai hésité à faire le topic
Beorn je suis assez d'accord avec ce que tu dis, quand on prend...Eragorn, Twilight... Succès monstrueux, mais où sont les raisons, les codes qui on fait que? Des foi en lisant on se demande... Le style? Pour les deux exemples cités je dirais non, peut-être que ça parle beaucoup aux fans par rapport aux sujets aux schémas entre les personnages qu'on retrouve.
Je pense aussi que l'histoire peut vraiment être influencé par la personnalité, sans que ça soit l'histoire ou les manies personnelles de l'auteur. Je m'explique, j'ai lu des livres de maggie stiefvater ou le livre de Audrey Niffenegger "Le temps n'est rien". Les deux sont des artistes et je trouve que ça se sent, dans la description par exemple, le sens du détail, tous les différents sens sont impliques, les odeurs, goûts, atmosphères... je ne sais pas si ça tiens à leur métier, mais en lisant les 2 d'affilés je me suis demandée.
Pour le côté "originalité", je ne voulais pas dire que les grands chefs-d’œuvres en sont pétris, au contraire ! On est bien d'accord y en a très peu, c'est difficile et des fois l’œuvre devient très... dur d'accès quoi, peu de gens vont s'y intéresser (là je vois des mangas ou des comics dans ma tête, mais pas de livres pour donner un exemple). C'est bien la manière de relier un sujet qui a peut être était 1000 fois raconté, un style et une sensibilité qui font que. Mais en lisant les blogs, forums and co. j'ai l'impression que souvent les gens prônaient ça, une folle originalité etc. qu'on ne voyait pas forcément en lisant les résumés des livres ou essais en question. ça m'a frappé quoi à force
Beorn je suis assez d'accord avec ce que tu dis, quand on prend...Eragorn, Twilight... Succès monstrueux, mais où sont les raisons, les codes qui on fait que? Des foi en lisant on se demande... Le style? Pour les deux exemples cités je dirais non, peut-être que ça parle beaucoup aux fans par rapport aux sujets aux schémas entre les personnages qu'on retrouve.
Je pense aussi que l'histoire peut vraiment être influencé par la personnalité, sans que ça soit l'histoire ou les manies personnelles de l'auteur. Je m'explique, j'ai lu des livres de maggie stiefvater ou le livre de Audrey Niffenegger "Le temps n'est rien". Les deux sont des artistes et je trouve que ça se sent, dans la description par exemple, le sens du détail, tous les différents sens sont impliques, les odeurs, goûts, atmosphères... je ne sais pas si ça tiens à leur métier, mais en lisant les 2 d'affilés je me suis demandée.
Pour le côté "originalité", je ne voulais pas dire que les grands chefs-d’œuvres en sont pétris, au contraire ! On est bien d'accord y en a très peu, c'est difficile et des fois l’œuvre devient très... dur d'accès quoi, peu de gens vont s'y intéresser (là je vois des mangas ou des comics dans ma tête, mais pas de livres pour donner un exemple). C'est bien la manière de relier un sujet qui a peut être était 1000 fois raconté, un style et une sensibilité qui font que. Mais en lisant les blogs, forums and co. j'ai l'impression que souvent les gens prônaient ça, une folle originalité etc. qu'on ne voyait pas forcément en lisant les résumés des livres ou essais en question. ça m'a frappé quoi à force
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Re: Originalité ?
C'est un débat intéressant.
D'abord je dirais que "original" n'est pas forcément synonyme de "succès". C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures recettes (ce que Disney a très bien compris) à condition de savoir accommoder la sauce.
C'est plus vrai encore en littérature blanche ou noire, où il n'y a pas le côté recréation du monde de la SFFF. Pourtant ces catégories vendent bien plus. (Et je ne mentionnerai même pas les Harlequin et leur shéma narratif imposé...)
Pour revenir sur la cuisine, nous disposons d'un nombre d'ingrédients déterminé. A la rigueur en SFFF on peut toujours croiser le lapin et la carotte pour fabriquer un larotte ou un carpin, mais il ne reste quasiment plus de territoire vierge à explorer. Aussi l'astuce consiste-t-elle à combiner les ingrédients pour que la sauce soit la plus favorable possible. Il en ressort, à mon humble avis, qu'un ortolon en sauce blanche sera toujours plus fade qu'un poulet sauce putanesca.
Quant au cuisinier, certes il va apporter sa patte. Après, il a quand même intérêt à cuisiner quelque chose qui plaira aux clients, si clients il désire avoir (il peut aussi cuisiner pour son propre plaisir et celui de sa famille, si tel est son choix).
Et pour prendre l'exemple de madame Bovary : c'est un livre qui m'a ennuyée à un point rare... Comme quoi les recettes ne sont pas universelles
D'abord je dirais que "original" n'est pas forcément synonyme de "succès". C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures recettes (ce que Disney a très bien compris) à condition de savoir accommoder la sauce.
C'est plus vrai encore en littérature blanche ou noire, où il n'y a pas le côté recréation du monde de la SFFF. Pourtant ces catégories vendent bien plus. (Et je ne mentionnerai même pas les Harlequin et leur shéma narratif imposé...)
Pour revenir sur la cuisine, nous disposons d'un nombre d'ingrédients déterminé. A la rigueur en SFFF on peut toujours croiser le lapin et la carotte pour fabriquer un larotte ou un carpin, mais il ne reste quasiment plus de territoire vierge à explorer. Aussi l'astuce consiste-t-elle à combiner les ingrédients pour que la sauce soit la plus favorable possible. Il en ressort, à mon humble avis, qu'un ortolon en sauce blanche sera toujours plus fade qu'un poulet sauce putanesca.
Quant au cuisinier, certes il va apporter sa patte. Après, il a quand même intérêt à cuisiner quelque chose qui plaira aux clients, si clients il désire avoir (il peut aussi cuisiner pour son propre plaisir et celui de sa famille, si tel est son choix).
Et pour prendre l'exemple de madame Bovary : c'est un livre qui m'a ennuyée à un point rare... Comme quoi les recettes ne sont pas universelles
- Nyaoh
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Re: Originalité ?
... j'ai beaucoup de mal encore a comprendre les catégories "blanche" "noire" "sfff"... faut que je trouve où c'est expliqué... Pour les Harlequin on pourrait quasi se demandé si de vrais auteurs bossent ou si ils ont pas réussi à inventer une machine, on appuie sur des touches et... hop. (y a un épisode très drôle de la série chapeau melon et bottes de cuir de mémoire ? où y a vraiment une machine qui fait ça bref).
J'ai pensé pareil pour Mme Bovary, le style est là mais je me suis ennuyée aussi... Je préférais Balzac ou Maupassant.
J'ai pensé pareil pour Mme Bovary, le style est là mais je me suis ennuyée aussi... Je préférais Balzac ou Maupassant.
"Je ne cherche à être sur de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute"
J.Benameur
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- Kira
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Re: Originalité ?
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Re: Originalité ?
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Re: Originalité ?
Je rejoins complétement ça... j'ai l'impression d'avoir vachement «progressé» en m'autorisant à mettre ce qui était «personnel» et ce dont j'avais envie, moi, dans mes histoires, y compris si c'était «cliché» ou à l'inverse trop «spécifique», plutôt qu'à vouloir absolument chercher des trucs «originaux» mais qui me parlaient pas plus que ça et auquel du coup j'y mettais pas autant de moi...Beorn a écrit : 1) Comme ça, spontanément, je dirai que pour être original, il faut que le roman laisse transparaître la personnalité de l'auteur. Oubliez l'originalité de l'histoire, des personnages, de l'intrigue... ce qui est original et unique, c'est vous, l'auteur. C'est votre vision du monde, votre façon de raconter, ce qui vous tient à coeur profondément. Si vous exprimez ce que vous avez au fond du ventre, alors vos personnages, votre histoire et votre intrigue seront originaux.
Peu importe le nombre de soi-disant "clichés" que vous aurez utilisés.
Peut-être que c'est pas vrai pour tout le monde et que certains arrivent à s'en sortir très bien, mais globalement j'ai l'impression que l'originalité pour l'originalité ma donne des trucs plutôt foireux...