Bonjour, je viens a vous pour vous soumettre un problème qui me chiffonne.
Au début de mon livre, j'étais parti avec une théorie : Le bon mot a la bonne place.
Cette philosophie avait pour but la compression ultime du sens et de l'information dans le texte.
Mais c'était une erreur, je me suis retrouvé a chercher par tout les moyens le mot qui voulait exactement dire ce que je souhaitais.
Du coup, j'ai conçu un texte avec des mots que les lecteurs ne connaissent pas forcément. Fuligineux, Diaphane, Cyanose, et j'en passe....
J'ai totalement abandonné cette règle mais maintenant je me trouve face a des dilemmes :
- Vous bannissez les participes présent, mais pour quelle raison ? Pourquoi cela rend la compréhension ou la lecture du texte plus complexe ?
- J'ai lu le très bon article sur la virgule, cela a répondu a plusieurs de mes questions... Mais cela n'élucide pas un des mes plus grand questionnement :
Quelle différence y a t-il entre :
Il s’approcha a petits pas de la porte.
Il s'approcha de la porte a petits pas.
A petits pas, il s'approcha de la porte.
En effet, il est possible de jongler entre les trois, mais a quelle fin ?
Et : Lol
La logique fondamentale des mots ?
- Kroni
- Batracien
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La logique fondamentale des mots ?
"Le plus grand travers de l'homme et de confondre facilité et justesse"
Re: La logique fondamentale des mots ?
Les trois phrases sont correctes. La chose qui les différencie c'est leur rythme, ou les mots que tu veux mettre en avant. Tu veux mettre l'accent sur sa démarche, tu écris la troisième possibilité. Tu veux un style plus soft tu écris la deuxième possibilité. Si tu veux créer une attente c'est la première (attente peu intéressante ici puisque la phrase est courte, le lecteur n'a pas beaucoup le temps de se demander "mais vers quoi s'approche t-il donc ?" xD)Kroni a écrit : Quelle différence y a t-il entre :
Il s’approcha a petits pas de la porte.
Il s'approcha de la porte a petits pas.
A petits pas, il s'approcha de la porte.
En effet, il est possible de jongler entre les trois, mais a quelle fin ?
- Tristane Suzette
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Je te donne mon avis...
Ça ne gêne pas pour la compréhension, par contre un texte avec beaucoup de participes présents manque de tempo. On peut toutefois choisir de l'utiliser pour conférer volontairement un aspect statique au texte.Vous bannissez les participes présent, mais pour quelle raison ? Pourquoi cela rend la compréhension ou la lecture du texte plus complexe ?
En te posant cette question-là tu es dans la recherche de l'effet, par toujours consciemment perçu par le lecteur.Quelle différence y a t-il entre :
En finissant sur porte, on sent que le perso y est presqueIl s’approcha a petits pas de la porte.
Ici la phrase est plus dynamique, puisque le verbe n'est pas séparé de son complément de lieu. Le mouvement a l'air plus rapide, presque plus joyeux. Et on ne sait si le perso est très près ou non.Il s'approcha de la porte a petits pas.
Ici tu mets en valeur la manière, qui du coup peut sembler assez louche.A petits pas, il s'approcha de la porte.
- Kroni
- Batracien
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Merci pour cette réponse. Je comprend mieux le ressenti d'un lecteur face aux trois phrases.
Mais je comprends surtout qu'il doit être très difficile de les gérer avec tact et efficacité.
Certaines personnes doivent avoir ce don naturel, de trouver les bonne phrases et le bon ordres. Moi je vais le travailler !
Mais je comprends surtout qu'il doit être très difficile de les gérer avec tact et efficacité.
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- Tristane Suzette
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Moi aussiKroni a écrit :Certaines personnes doivent avoir ce don naturel, de trouver les bonnes phrases et le bon ordre. Moi je vais le travailler !
- Mélanie
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Diaphane, je connaissais.Kroni a écrit :Au début de mon livre, j'étais parti avec une théorie : Le bon mot a la bonne place.
Cette philosophie avait pour but la compression ultime du sens et de l'information dans le texte.
Du coup, j'ai conçu un texte avec des mots que les lecteurs ne connaissent pas forcément. Fuligineux, Diaphane, Cyanose, et j'en passe....
Sinon, ça voulait simplement dire que tu ne t'adressais pas au bon public. Non ?
Personnellement, je ne les bannis pas. C'est trop radical comme position. Mais j'y fais attention. Il ne faut jamais trop user d'une structure, ou le style parait pauvre, répétitif.Kroni a écrit :- Vous bannissez les participes présent, mais pour quelle raison ? Pourquoi cela rend la compréhension ou la lecture du texte plus complexe ?
C'est intéressant comme question. Comme Partance, j'y voyais une hiérarchie de l'information. Puis l'explication de Swald me plait bien, aussi.Kroni a écrit :- J'ai lu le très bon article sur la virgule, cela a répondu a plusieurs de mes questions... Mais cela n'élucide pas un des mes plus grand questionnement :
Quelle différence y a t-il entre :
Il s’approcha a petits pas de la porte.
Il s'approcha de la porte a petits pas.
A petits pas, il s'approcha de la porte.
En effet, il est possible de jongler entre les trois, mais a quelle fin ?
Après, il y a d'autres cas. Si tu remplaces "à petits pas" par "d'une démarche particulièrement élégante". Pour l'oreille, j'éviterais de dire : "Il s'approcha d'une démarche particulièrement élégante de la porte." Le complément a l'air exclu, rejeté trop loin de son verbe. En général, on place plutôt les plus petits bouts de phrase en premier. Enfin, tout ça pour dire, que c'est toujours plus compliqué et que l'esthétisme joue sa place.
ıllıllı Cyclitse ıllıllı
"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners
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- Beorn
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Je connais ces trois mots. Ils sont rares, mais ils peuvent très bien avoir leur place dans un roman. Le tout, c'est de choisir le ton et le niveau de langue que tu souhaites et de t'y tenir. En gros, il faudra que tout le roman soit écrit de cette manière.Kroni a écrit :Au début de mon livre, j'étais parti avec une théorie : Le bon mot a la bonne place.
Cette philosophie avait pour but la compression ultime du sens et de l'information dans le texte.
Du coup, j'ai conçu un texte avec des mots que les lecteurs ne connaissent pas forcément. Fuligineux, Diaphane, Cyanose, et j'en passe....
Je ne sais pas d'où tu tiens cette idée que nous bannissons tous les participes présent, mais ce n'est pas du tout le cas.Kroni a écrit :- Vous bannissez les participes présent, mais pour quelle raison ? Pourquoi cela rend la compréhension ou la lecture du texte plus complexe ?
Le participe présent est un outil de la langue, il serait idiot de se priver d'un outil par principe.
mais bien sûr, c'est comme pour tout : il ne faut pas en abuser, il faut l'utiliser à bon escient, éviter les redondances de "an" par exemple.
Quand tu écris, tu fais toujours des choix.Kroni a écrit :Quelle différence y a t-il entre :
Il s’approcha a petits pas de la porte.
Il s'approcha de la porte a petits pas.
A petits pas, il s'approcha de la porte.
En effet, il est possible de jongler entre les trois, mais a quelle fin ?
Ici, par exemple, dans la première phrase, le "approcha à petits pas" donne un "a-à" qui à mon oreille est disgracieux (rien de très grave si c'est nécessaire, mais si on peut l'éviter, c'est mieux).
De plus, en plaçant un obstacle (à petits pas) éloignant le verbe du complément ("approcha" et "de la porte") tu construis une phrase qui demande un petit effort supplémentaire au lecteur.
Cela peut être un effet voulu, pour briser le rythme par exemple, mais l'ensemble sera moins fluide.
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Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
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Re: La logique fondamentale des mots ?
Bonjour Kroni,
ce qui ressort des précédentes réponses et que je partage aussi, c'est que, au-delà de l'utilisation du mot juste, la variété du vocabulaire que propose la langue française est une richesse qui donne des textes aérés et agréables à lire.
C'est l'excès de répétition qui est préjudiciable.
Trop de participes présent, trop d'adverbes en "ment", trop d'auxiliaires, donnent un texte plat.
Mais bien sûr, cette règle aussi peut être ignorer quand dans un passage donné on veut rendre une impression particulière (allitérations par exemple).
L'emploi d'une catégorie de vocabulaire dépend de l'écrivain et du lectorat (cela a été dit plus haut).
Mais il n'est pas toujours facile de savoir quelle est l'étendue du vocabulaire du lecteur.
Les mots que tu as cité m'ont tout de suite suggéré quelque chose.
Ce qu'il faut éviter c'est que le lecteur ait l'impression que le mot n'est pas adapté au reste du style, que l'écrivain a cherché dans le dictionnaire. Si tu connais les mots et que tu les pratiques ils vont s'intégrer naturellement dans tes phrases.
Sinon ça peut faire artificiel.
Certains écrivains parviennent à détourner les mots de leur signification première pour créer un effet particulier.
Par exemple en mélangeant les verbes de sensation : "Il restait, après son départ, une odeur subtile, un echo de son parfum..." qui mélange l'ouïe et l'odorat.
En fait on peu faire ce qu'on veut... mais pas n'importe comment
Amicalement
Patrice
ce qui ressort des précédentes réponses et que je partage aussi, c'est que, au-delà de l'utilisation du mot juste, la variété du vocabulaire que propose la langue française est une richesse qui donne des textes aérés et agréables à lire.
C'est l'excès de répétition qui est préjudiciable.
Trop de participes présent, trop d'adverbes en "ment", trop d'auxiliaires, donnent un texte plat.
Mais bien sûr, cette règle aussi peut être ignorer quand dans un passage donné on veut rendre une impression particulière (allitérations par exemple).
L'emploi d'une catégorie de vocabulaire dépend de l'écrivain et du lectorat (cela a été dit plus haut).
Mais il n'est pas toujours facile de savoir quelle est l'étendue du vocabulaire du lecteur.
Les mots que tu as cité m'ont tout de suite suggéré quelque chose.
Ce qu'il faut éviter c'est que le lecteur ait l'impression que le mot n'est pas adapté au reste du style, que l'écrivain a cherché dans le dictionnaire. Si tu connais les mots et que tu les pratiques ils vont s'intégrer naturellement dans tes phrases.
Sinon ça peut faire artificiel.
Certains écrivains parviennent à détourner les mots de leur signification première pour créer un effet particulier.
Par exemple en mélangeant les verbes de sensation : "Il restait, après son départ, une odeur subtile, un echo de son parfum..." qui mélange l'ouïe et l'odorat.
En fait on peu faire ce qu'on veut... mais pas n'importe comment
Amicalement
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