Bon, en fait, c'est lassant : j'en ai marre d'être d'accord avec Beorn. C'est répétitif, à la longue
Tristeplume a écrit :Passage rapide : en parlant de romance, je ne vois vraiment pas en quoi ça pourrait rebuter un lecteur de fantasy.
Moi ça me rebuterait : j'aime pas ça
Le truc c'est que personne n'est
un public-potentiellement-cible. Chaque lecteur a plein de profil, il entre parfois dans une tranche de genre, parfois dans telle autre...
Du coup, si on essaie de savoir si le roman va toucher le bon public, il faut distinguer deux choses :
A- est-ce que c'est susceptible de plaire à tel ou tel lectorat ? Là-dessus, je pense pas qu'il existe de "public-cible" : tout lecteur ouvert d'esprit est susceptible d'aimer un bon livre, quel que soit son genre. Il peut y avoir des genres ou des éléments qui le rebutent (moi par exemple, si vous me donnez un truc qui fait peur, je le referme après 5 pages et je vais regarder un Disney pour me remettre
). Mais à mon avis, dans ce cas, le tri est plutôt
exclusif. On est susceptible de tout lire (et aimer), SAUF ceci, ceci et cela.
Donc, en quelque sorte, à mon avis toujours, une fois que le lecteur a le livre dans les mains, le fait qu'il l'aime ou pas ne dépend pas de s'il a été bien ciblé ou pas, en tant que "groupe de lecteurs qui aimera ce livre". Ça dépend 1) de si, au niveau personnel, le lecteur accroche à l'histoire (et ça c'est individuel, c'est pas lié à une catégorie), et 2) de si l'auteur a réussi à bien mener sa barque.
Je ne sais pas si je suis très claire ?
(Une journée à lire du catalan ancien dans un registre interminable, et vous avez du mal à organiser vos idées, crédiou)
B- oui mais, pour que le lecteur se mette à le lire, ce roman, encore faut-il qu'il l'achète (ou qu'il le prenne en bibliothèque, ou qu'il demande à son meilleur ami de le lui prêter, ou qu'il cambriole la bibliothèque secrète de son arrière-grande-tante, etc. etc.). Et c'est là, à mon avis, qu'intervient plutôt l'idée de ciblage. Mais au fond, ça ne dépend pas uniquement de l'auteur... Si je vois une couverture avec une jolie femme à l'air niais... euh, fragile, et un beau gosse en noir au sourire carnassier... Personnellement, je fuis le livre. Pourtant, s'il le faut, le livre n'est pas forcément un truc à la sauce Twilight. Mais sa
présentation m'a exclue, parce que je n'aime pas le genre (j'ai été dé-ciblée
). Ça dépendra de la couverture, du résumé, des premières pages, de la pub qu'on en a fait autour...
Pour ces éléments là, oui, je crois vraiment au ciblage. Si on prend l'exemple du graphisme des titres, c'est assez flagrant : à voir la police utilisée, votre oeil est attiré vers un truc qui fait fantasy, qui fait pirates, qui fait SF ; rebuté par un truc qui semble à l'eau de rose, policier, expérimental, etc. Je veux dire que, comme avec les affiches de pubs dans la rue, chaque public-cible est attiré par des codes, qui vont le pousser à aller jeter un oeil.
Mais je ne suis pas du tout sûre que ceci s'applique au
contenu du livre. Une fois qu'on a commencé à le lire, ça dépend de l'auteur et de nos goûts personnels (irréductibles à une catégorie de lectorat).
AMHA !
Enfin bref, à mon avis, le public-cible n'est pas un élément réel : c'est une sorte de catégorie abstraite à laquelle chacun appartient vaguement par certains aspects, et n'appartient pas par d'autres. Je pense que la cible est d'ailleurs plutôt une non-cible, une anti-cible : on pense moins souvent "ah, ce livre appartient à un genre fait pour moi", que "ah, ce livre appartient à un genre que je n'aime pas".
En plus, à mon avis, au-delà du fameux public-cible, il y a surtout un effet de mode.
Si la mode est aux romans sombres avec des héros plutôt douteux, vous aurez plus de chances de vous faire éditer si vous écrivez un truc dans le genre. Et ce, quel que soit le public-cible auquel vous aurez réfléchi. En d'autres termes, le public-cible est contenu dans le genre et le ton que vous choisissez. Et à mon avis, c'est ce genre et ce ton qui comptent.
(Après, si on n'écrit pas pour la publication, la question ne se pose pas trop (mon public cible est "quelqu'un qui aurait les mêmes goûts que moi". Je crois que j'aspire à écrire ce que j'aurais aimé lire ; partant de là, je me soucis du lecteur en tant que récepteur abstrait du texte que je produis, mais pas du tout en tant que cible déterminée) )
A vous les studios, c'était, une fois de plus, une longue et inintéressante intervention de Milora xD