Scipion a écrit :Et la, la question aux anciens prend tout son sens : la difficulte de la beta-lecture ne reside-t-elle pas dans l'equilibre a touver entre une lecture de lecteur et une analyse d'analyste ?
Pytrium a écrit :Une bêta lecture c'est fait pour résoudre des problèmes de contre-sens, d'illogisme ou identifier les passages incompris.
Mais bon, il y a autant de bêta-lectures différentes que de bêta-lecteurs donc chacun y insiste sur les points qu'il juge importants et intéressants. C'est aussi ça tout l'intérêt de cocyclic, confronter ses opinions.
Lùani a écrit :Je dirais qu'une bêta-lecture ne pourra jamais être une simple lecture de lecteur, parce que le lecteur "de base" n'a en général que trois remarques-types à dispo : C'est nul, Bof et Wahou. Remarques qui souvent ne sont absolument pas corrélées avec la valeur "technique" du texte. Il aime ou il n'aime pas les bases du texte (le sujet, l'originalité, l'ambience...). Le lecteur ne verra peut-être pas tout les défauts du texte, juste il sentira sans savoir pourquoi que le texte est plus ou moins "Wahou".
Tout ça pour dire que quand je bêta-lis, je ne cherche pas l'équilibre dont tu parles. Ce que je propose quand je bêta-lis, c'est une bêta-lecture qui cherche les défauts, les incohérences, les fautes. Qui souligne les passages plus faibles. Bref, l'analyse de l'analyste, en partant du principe que le "Wahou", l'auteur pourra toujours le trouver ailleurs.
Après, c'est à l'auteur de se prendre en main et de gérer comme un grand sa "relation artistique" avec le lecteur. C'est lui l'architecte d'intérieur. Moi, je signale juste les carreaux cassés.
Scipion a écrit :Je veux dire ceci : la beta-lecture n'est-elle pas trop impitoyable ?
L'analyse d'un passage prend un certain temps, beaucoup plus long que le temps que prendra le lecteur lambda. En analysant a fond, on peut risquer de chercher la petite bete et de relever des incoherences plus ou moins perceptibles, ce que ne verra peut-etre pas le lecteur. Quand je dis "verra", j'entends "ressentira".
Et donc je me demandais ceci : un beta-lecteur experimente n'a-t-il pas suffisamment de recul pour passer sur certaines incoherences, s'il sait qu'elles sont minimes et qu'elles ne seront relevees que par une lecture hyper approfondie ?
@ Luani : je ne confronte pas la technique a l'artistique dans cette question, mais plutot je m'interroge sur le degre d'exigence a avoir quand on fait une beta lecture.
Un des grands exemples classique est celui des voyages temporels, avec ses paradoxes.
Ce type d'histoire peut marcher car le lecteur pardonne les paradoxes s'ils ont une certaine logique.
Dans le meme esprit, certaines petites incoherences, ou imprecisions, ou encore trous informatifs seront avales par le lecteur sans qu'il s'en rende compte si le rythme est rapide, ou si son attention est captee par autre chose, etc.
Lùani a écrit :L'artiste est toujours à la recherche de la perfection...
Le but est toujours d'avoir le texte le plus nickel possible, non ? En général, je fais les bêta "a fond". C'est ensuite à l'auteur de décider ce qu'il prend ou pas.mais plutot je m'interroge sur le degre d'exigence a avoir quand on fait une beta lecture.
La seule exeption pour moi est le cas du texte d'un auteur plus "novice". Ca ne sert à rien de chipoter sur l'harmonie des couleurs si les murs sont de travioles.
Je ne comprends pas. C'est justement là que le bêta-lecteur doit être impitoyable. La mécanique des paradoxes est souvent une mécanique bien huilée qui ne souffre pas de la moindre imprécision. Pour que ça marche, il faut une cohérence des plus rigoureuses, sinon le lecteur peut croire qu'on se moque de lui.Un des grands exemples classique est celui des voyages temporels, avec ses paradoxes.
Ce type d'histoire peut marcher car le lecteur pardonne les paradoxes s'ils ont une certaine logique.
Non. Pour moi, si je vois une incohérence, je la signale. C'est l'avantage pour l'auteur d'avoir plusieurs bêta. Si un point n'est pas relevé par tous, il peut le laisser tel quel (pour ne pas alourdir le texte, pour ne pas trop rentrer dans les détails etc...). Mais ce n'est pas à moi de faire le dosage, mais à l'auteur.un beta-lecteur experimente n'a-t-il pas suffisamment de recul pour passer sur certaines incoherences, s'il sait qu'elles sont minimes et qu'elles ne seront relevees que par une lecture hyper approfondie ?
Le lecteur ressentira toujours si le texte a ét? bossé à fond. Même s'il ne trouve pas les petites incohérences qu'on a jugé bon de laisser. Et puis on est parfois surpris par la petite chiure de mouche qui peut choquer un lecteur.En analysant a fond, on peut risquer de chercher la petite bete et de relever des incoherences plus ou moins perceptibles, ce que ne verra peut-etre pas le lecteur. Quand je dis "verra", j'entends "ressentira".
Si ! Mais je suis sur Cocy parce que j'aime les coups de fouet !la beta-lecture n'est-elle pas trop impitoyable ?
Et puis, comment j'aurais fait pour progresser si je ne m'étais pas pris une paire de bêta-lecture impitoyable dans les dents ?
boite en carton a écrit :Avant d'espérer que ton lecteur soit indulgent avec toi, il te faudra passer par les éditeurs.
Eux ne risque d'être aussi impitoyables que des bêta-lecteurs.
D'une manière générale, je pense que la solution de facilité est toujours un mauvais choix.
Espérer que tes lecteurs soient indulgents avec toi est très risqué. Partir du principe qu'ils ne seront pas attentifs, c'est décider dès le début qu'ils ne s'intéresseront pas de trop près à ce que tu écris, ou c'est n'avoir pas beaucoup de respect pour leur intelligence.
Moi, je suis un adepte de la devise de Cordelia Vorkosigan : "Ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait"