chapitres/strophes/paragraphes

[Boisdorme]

Salut à tous,

Je profite de mon retour sur le forum pour faire vivre ma motivation.

Je ne demanderai pas "combien" mais "comment".
Comment vous utilisez les chapitres, les strophes ou les paragraphes. À quel moment vous sautez au suivant ? Pourquoi ?

Mon chapitre s'apparente à un acte au théâtre : unité de lieu/temps/événement/point de vue (pas forcément tout en même temps). J'aime même lui donner un titre.
J'aime sauter un paragraphe après avoir fait le tour d'une idée (une description, une présentation, une action précise, une idée dans le débat...).
De même, utilisez vous d'autre hiérarchie pour découper votre texte ? (partie de chapitre, actes...).

Voilà. Merci de vos retours.

[NaNa]

Je n'y ai jamais vraiment réfléchi mais j'ai l'impression que je suis plutôt du style : un chapitre = un événement majeur, parfois deux. Quelque chose qui fait avancer l'intrigue (plus souvent la principale) de façon significative. Sur mon roman à pdv multiples, un chapitre = un pdv (j'en ai 6 qui tournent).
Pour les paragraphes pareil que toi, je change quand j'ai fini de développer une idée. Pas de saut de ligne chez moi entre les paragraphes sauf s'il y a ellipse.
Je n'ai pas d'autres façons de découper. Dans mon roman à pdv multiples j'ai dans ma tête deux "parties" au roman mais ce n'est pas formalisé dans le texte, c'est juste moi qui les appelle comme ça.

[Daloka]

Pour les chapitres, je suis amené naturellement à fonctionner comme toi Boisdorme. Si je change de lieu ou alors de point de vue, j'ai tendance à changer de chapitre. Si la venue d'un personnage va changer le cours de l'intrigue, je m'arrête juste après l'avoir révélé. J'ai néanmoins une préférence de taille: entre 1000 et 2000 mots. Ensuite, en V2, ça m'arrive de redécouper les chapitres pour avoir des fins de chapitre excitantes, qui donnent envie de voir la suite.

Ma spécificité, c'est plutôt que ces chapitres vont s'inscrire systématiquement dans une plus grosse partie, que je vais parfois nommer "épisode". Un épisode va faire 5000 à 15000 mots, en général, soit 3 à 10 chapitres. Il va couvrir une étape narrative importante. En fait si un chapitre est une scène, un épisode est un acte, pour filer la comparaison au théâtre...

Les paragraphes, c'est très instinctif. L'idée générale reste une idée=un paragraphe, mais je peux faire des nouveaux paragraphes arbitrairement si je trouve que ça rend mieux à la lecture. J'aime bien faire un paragraphe d'une seule phrase, parfois courte, pour un effet coup de poing parce que j'adore quand les auteurs le font.

[NellyParker]

Je sais que tu as dis pas de chiffres, mais les chiffres m'aident à me faire une idée, donc je les ai donnés aussi à titre indicatif. J'espère que ma réponse sera claire, et que ça pourra t'être utile.

Pour les paragraphes, je fonctionne un peu comme toi, une idée = un paragraphe. Si je vois qu'il y a un déséquilibre au niveau visuel je vais redécouper pour que ce soit plus agréable à lire. Ça c'est la règle générale. Après il y a quelques passages clés où je vais mettre une ou deux phrases en évidence pour faire un effet choc, sinon j'essaie au maximum de garder une harmonie visuelle. Je fais plus faire primer l'harmonie visuelle sur l'unité thématique parce que je privilégie le confort de lecture, je sais qu'à titre personnel, les gros paragraphes me fatiguent s'ils sont réguliers donc j'essaie d'éviter l'effet bloc quand j'écris.

Pour le chapitrage, j'ai l'impression que je suis un peu à contre-courant de ce qui se fait en ce moment. Ce que les autres considèrent comme des chapitres, en général je les considère comme des scènes. Mes scènes vont avoir en général une unité d'action, de lieu et de point de vue, sauf pour certaines grosses scènes un peu complexes. Mes scènes font 5-6 pages en moyenne (des pages réelles, pas des pages word), une petite scène peut faire 2-3 pages, et mes grosses scènes peuvent aller jusqu'à 30 pages pour une grosse scène avec des dialogues, des avancées dans l'intrigue et beaucoup de personnages. Je ne me fixe pas réellement de longueur pour les scènes, je laisse l'action suivre son cours. Ce qui va primer pour les scènes, c'est l'unité d'action, même si je peux faire des cliffhangers pour faire monter la tension autour des scènes d'action. De fait, il va souvent y avoir une unité de lieux et de point de vue.

Mes chapitres correspondent à des épisodes. Ils sont guidés par une idée clé et ils ont un début, un milieu, une fin (je n'aime pas les cliffhanger en fin de chapitre, en fin de scènes c'est très bien, mais en fin de chapitre j'ai l'impression de m'arrêter au milieu de quelque chose). Je donne des titres à mes chapitres, et j'essaie de faire référence à ce titre de manière assez explicite au moins une fois au cours du chapitre. Je dirais que j'ai en moyenne entre 10 et 20 scènes dans un chapitre, et ils font environ une cinquantaine de pages, 70 à 80 pour les plus gros. Pour les chapitres, je ne me fixe pas non plus de taille, mais j'essaie quand même de rester dans la fourchette 40 à 70 pages. Ce qui va primer pour moi dans les chapitres, c'est l'unité thématique. De fait il y aura aussi une ambiance à peu près uniforme par chapitre, et chaque chapitre va avoir une ambiance un peu différente des autres. Il va souvent y avoir un évènement ou une scène phare dans un chapitre qui va se situer plutôt vers le début ou la fin. Les quelques chapitres qui n'auront pas une scène qui se détache des autres vont avoir des scènes qui s'enchaînent (scènes d'action ou de suspense) et qui forment un tout cohérent.

À l'échelle du tome, je considère que l'histoire est découpée en plusieurs actes ou partie de 2 à 5 chapitres chacune, mais je ne le note pas dans la mise en forme, c'est surtout un moyen pour moi de me repérer. J'ai souvent une première partie qui va du début jusqu'à l'élément déclencheur ou jusqu'à un évènement important qui va tout faire basculer. Je peux identifier également certains arcs narratifs si je trouve qu'il y a quelque chose de particulier. Et je considère également le dénouement comme une partie à part. En général chaque partie va se dérouler dans des lieux différents, mais ce n'est pas une règle absolue. Les changements de partie vont correspondre aux points pivot de l'intrigue (élément déclencheur, midpoint ou point de non-retour et climax), mais ce n'est pas une règle absolue.

Au total dans un tome, je vais avoir 2 à 4 parties selon ce que je juge pertinent de détacher du reste, soit autour de 10 chapitres. Pour la longueur totale en terme de pages, j'estime être autour des 500, mais je pense que selon les projets ça pourra varier entre 300 et 700. À l'échelle du tome, ce qui va déterminer l'endroit où je m'arrête, c'est plutôt l'unité de point de vue. J'ai des univers avec plein de personnages impliqués dans les mêmes intrigues, et un tome va se concentrer sur un seul personnage, ou un petit groupe de personnages. C'est donc l'unité de point de vue qui va primer, ce qui fait que j'ai beaucoup de mal à gérer mes intrigues à l'échelle du tome.

[Boisdorme]

Salut à tous.

Merci pour vos retours. C'est très inspirant.

Pour ma part, je vais détailler un peu mon travail actuel.

Je suis parti sur une base "voyage du héro" sur lequel j'ai plaqué mon histoire. J'ai adapté le voyage plutôt que mon texte. Ça m'a permis d'avoir une bonne cohérence général. C'est tout à fait critiquable (moi le premier), mais il faut avouer que ça permet de partir de matériel qui a fait c'est preuve. L'important c'est de ne pas s'y enfermer. Ça m'a aider à trouver le côté "il se passe ça donc après ça mais en fait ça...". Je pense qu'on ne retrouve pas le découpage du voyage d'origine.
De là, j'ai tiré des parties générales de mon texte et des chapitres clés. Comme un texte à trous qui me restai à remplir pour avoir cette cohérence. Mais toujours en ayant l'intérêt de l'histoire et de son sens général en ligne de vue. Je n'ai pas chercher à obligatoirement remplir les objectifs du voyage car il fallait que ça corresponde D'ABORD au sens de l'histoire.
Ainsi, sans forcer et sans volonté de ma part, je me suis retrouvé avec des choses plutôt équilibrées :
5 parties correspondantes aux grandes avancées de l'histoire. Les tournants, les climax...
Des chapitres de 6 à 10 pages de 1500 à 2000 signes par page environ, correspondant à des actions précises, souvent dans un lieu précis, avec les même personnages. J'ai peu de chapitres avec élipses internes pour changement de lieu ou sauter une action sans intérêt pour l'histoire. À ce moment, je saute simplement une ligne en plus entre deux paragraphes (j'hésite à mettre les fameuses trois étoiles).
Enfin, mes paragraphes sont de n'importe quelle longueur. D'une ligne à 1000 sec peut être. Ils exprime une idée. Parfois pour une description entière mais parfois la description peut s'étaler sur plusieurs paragraphes. Car l'idée peut être l'ambiance mais elle peut être l'ambiance ET le ressenti du perso face à la chose décrite. Le ressenti est à la limite de la description mais l'idée est un peu différente que la véritable description donc chacun son chapitre. Mais là, c'est hyper subjectif et j'ai vraiment du mal à toujours justifier précisément mon découpage de paragraphes. ..
J'aime aussi donner des titres aux parties et aux chapitres. En rapport avec l'évolution de l'histoire. Voire pour donner des indices (quelqu'un connaît "l'affaire blaireau" d'Alphonse Allais ? Lui, il fait carrément un résumé du chapitre au début. Ou en ce moment, je lis "Contes de fées" de Stephen King qui à un découpage de son texte plutôt original et qui donne un rythme).
J'aime les chapitres assez court. Ça permet d'arrêter sa lecture rapidement si besoin et sa donne un rythme assez rapide qui me plaît.